lundi 6 septembre 2010

Eloge de la Femme Dessus 1




Un siècle après le Portier des Chartreux paraît une version corrigée et augmentée du célèbre Point de lendemain de Vivant Denon, La Nuit merveilleuse (1812). Récapitulant les lieux communs de la littérature érotique de l`Ancien Régime désormais défunt, reprend l`éloge de la femme installée sur l`homme...

"Troussée à souhait, jusqu'au dessus des hanches, madame de Terville s'était assise sur moi : le contact immédiat de ses formes rondes et potelées secondait merveilleusement l'action énergique de l'instrument de nos plaisirs. Celui-ci, tapi soudain dans le centre des voluptés, s'y trouvait pour ainsi dire arrêté, fixé, accroché par l'union de son poil avec le mien. Une humidité charmante, causée par l'incroyable activité des désirs de cette aimable femme, ajoutait encore à la vivacité de mes transports; une de mes mains passée le long de sa cuisse, agitait doucement le bas du promontoire qui couronnait le sanctuaire de l'amour, dans lequel j'étais comme à poste fixe, tandis que l'autre main, errante sur deux tétons placés à égale distance, en chatouillait alternativement les deux effrontés boutons. La douce fraîcheur du zéphyr, auquel à des intervalles marqués, le mouvement bien ménagé de ses formes élastiques donnait passage entre elles et le haut de mes cuisses, nourrissait imperturbablement le feu de cette imperturbable forge.

Une langue, qui se glissait le long de mes joues, entre mes lèvres impatientes de la sucer, me lancait le nectar et l`ambroisie. Bref, cette langue si suave et si douce, cette gorge si ferme et si ronde, ces reins si agiles, cette croupe merveilleuse, ces cuisses si mobiles, si polies, ce poil noir comme du jais, et mutin comme un ressort, ce réduit de tous les plaisirs, humecté de toutes les larmes de l`amour fortunée, et par-dessus, l`être incompréhensible qui donnait à tout cela le mouvement et la vie, tout, dans ce délicieux moment, concourrait à rendre cette posture la plus voluptueusement piquante de toutes..."


L`éloge de la posture gynocrate est diffusée massivement dans la chanson à succês de Louis Potrat L`Examen de Flora, inlassablement recopiée pendant tout le siècle, catalogue du "bien baiser" qui fait la part belle à la position la plus goûtée de l`auteur:

"Le mâle sur le dos sous la femme est placé,
Son corps est fortement avec l-autre enlacé,
La femme, d`une main, lui pelote la couille,
L`autre, dans mille endroits en tous sens le chatouille
L`homme, de sa main droite, ou lui fait postillon [1]
Ou la glisse en dessous et lui branle le con
(...)
Il admire du cul les bonds impétueux,
Qui s`élève, semblable aux flots tumultueux,
Redescend aussitôt pour s`élever encore
Alimente et nourrit le feu qui le dévore!"


Encore plus tard, le grand poète romantique espagnol Gustavo Adolfo Becquer choisira cette position pour illustrer ses gravures pornographiques férocement anti-monarchiques Los Borbones en pelotas (ou les Borbons à poil) comme l`illustre notre image en tête.
C`est dire si la position était devenue "royale" dans la panoplie de l`érotisme bourgeois...



[1] FAIRE POSTILLON. Introduire son doigt dans le cul d’un homme, lorsqu’il vous baise, afin de le faire jouir plus vite.
Avec mon nez, bien qu’il soit long,
Je ne puis me fair’ postillon.
Et voilà ce qui me chagrine :
Avant ma mort j’aurais voulu
Foutre mon nez dans l' trou d’ mon cul.
DUMOULIN.

— Rendre le même servira à la femme, lorsqu’elle fait le dessus et vous le dessous, dans le duo vénérien.
L’homme, de sa main droite, ou lui fait postillon,
Ou la glisse en dessous et lui branle le con.
L. PROTAT.

(Dictionnaire Érotique Moderne)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

JE SUIS DESOLE MAIS VOTRE ILLUSTRATION NE CORRESPOND PAS A : POINT DE LENDEMAIN, MAIS DE BECQUER Gustavo Adolfo (SEM)UNE IMAGE DU LIVRE ESPAGNOL : LOS BORBONES EN PELOTA (Les Bourbons à poil)
CDMT
canigou.po@orange.fr